Olivier Picard – tournage sur bois
Dans une pièce je cherche à garder tout ce qui a
marqué la matière : trous , fissures, champignons,
maladies, brûlures, coupes maladroites. Ces traces
qui vont déterminer la forme.
Dés le début s’engage une discussion avec le
bois. J’écoute ses forces lorsqu’il me dévoile ses
faiblesses. Je suis ses inflexions lorsqu’il me raconte
son histoire. Je caresse ses envies lorsqu’il se polit
sous mes mains. Mes formes sont souvent simples
car je me laisse guider par la ligne des fibres. Si le
bois repousse la gouge alors je ne le contrarie pas. Je
veux valoriser les fragilités et les « défauts » de la
matière. Aller chercher le beau là où on ne le voit
pas.
Puis, à un moment donné, la pièce est terminée sur
le tour… Mes pièces sont souvent fissurées, fendues,
fêlées, ce qui leur confère une fragilité réelle. Il
m’arrive alors de les recoudre, d’y ajouter de la
matière, du fil, du tissu, des boutons, du jonc.
